A voir à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds |
Murray (Woody Allen) est libraire à New York. Hélas, plus personne ne s’intéresse aux livres, à tel point qu’il se voit bientôt contraint de liquider l’entreprise familiale. Mettant à profit son imagination fertile comme sa verve équivoque, Murray convainc son vieil ami Fioravante (John Turturro), un fleuriste solitaire et fauché, de jouer les gigolos à sa solde. Dès lors, Murray lui arrange des rencontres coquines avec de riches bourgeoises new-yorkaises en mal de sensations. L’affaire prospère et le mac est aux anges, jusqu’au jour où son greluchon de luxe rencontre Avigal (Vanessa Paradis), une veuve juive orthodoxe très pratiquante qui ne se laisse plus toucher.
Les rendez-vous galants se succédant au rythme jazzy des disciples de Coleman Hawkins, John Turturro nous entraîne dans une comédie romantique sympathique en désamorçant à chaque fois le vulgaire par la finesse de son humour, auquel s’ajoutent de savoureuses diatribes dont seul Woody Allen a le secret. Las, le cinéaste semble hésiter quant à la direction à donner à son propos. Lorgnant du côté de la satire des communautés juives américaines, il délaisse le sexe et le proxénétisme pour préférer la comédie de mœurs, avant de revenir à la romance sans avoir eu, ni l’audace d’imposer sa vision, ni celle de questionner l’évolution de la sexualité féminine à travers la prostitution masculine. Elégant mais un peu vain.
Fading Gigolo
de John Turturro
Etats-Unis, 2014, 1h30
