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Avec «Amours ennemies», le cinéaste suisse Werner Schweizer aborde pour la première fois le genre du «reenactment» qui consiste à reproduire des faits avérés, en mêlant scènes reconstituées avec des acteurs et images d’archives. Avec brio, le réalisateur de «Von Werra» (2002) et «Hidden Heart» (2008) use de ce mode narratif pour restituer toute la complexité du couple hors-norme que formèrent durant des décennies Iris et Peter von Roten, que l’on a souvent comparé un peu à tort au binôme constitué par Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre.
Née à Bâle en 1917, Iris est à la fois belle et dangereuse pour son époque. Prônant l’amour libre et la contraception «pour empêcher la main-mise de l’homme sur la sexualité féminine», cette féministe dans l’âme se bat pour l’égalité entre femmes et hommes, ce qui détonne en ces années cinquante très frileuses! Ses études de droit lui font rencontrer Peter qui a grandi dans l’élite conservatrice du Haut-Valais. Mariée à cet homme dont elle est réellement éprise, elle ne va pour autant tergiverser avec son indépendance… S’appuyant sur leur relation épistolaire, Schweizer réussit à faire ressortir tout l’art d’être de ce couple qui paya cher le prix de sa liberté.
Verliebte Feinde
de Werner Schweizer
Suisse, 2014, 1h52