Amarcord

Oscar du Meilleur film étranger 1974 |
de Federico Fellini |
avec Bruno Zanin, Pupella Maggio, Magali Noël, etc. |
musique de Nino Rota


Au-delà de la reconstitution d’un temps de la jeunesse, «Amarcord» («je me souviens» en dialecte d’Emilie-Romagne) établit des rapports passionnants entre le ridicule du fascisme des années trente, l’indolence de la vie de province et l’impuissance agressive de l’adolescence. Se dévoile alors le projet intime que poursuit le film: prendre une revanche esthétique, sublimement rétroactive, sur la plate et bouffonne imitation du «réel italien» donnée par Mussolini et ses tristes sbires. Dans l’oeuvre de Fellini (1920-1993), la musique a toujours une fonction d’enchaînement vitale. Orchestrées par Nino Rota, son complice de toujours (1911-1979), ses ritournelles mémorables ont pour mission de guider le spectateur dans un chaos audiovisuel où règne en maître le procédé de la postsynchronisation. Grâce à cette dernière, le maestro peut amalgamer musiques, bruits, mots et voix en une rumeur régénératrice, joyeusement irrésolue, mais dont «l’entrain est toujours contre-pointé par une inflexion chromatique ou un accent plaintif de sixte mineur (Michel Chion)».
Italie, 1974, couleur, 2h07, programme n°121