Aline

Dans son biopic de Céline Dion, Valérie Lemercier lui a changé de nom et prénom: à l’écran, Céline Dion devient Aline Dieu, quatorzième enfant à peine désiré de Sylvette et Anglomard, fillette timide au physique ingrat, mais dotée d’une voix en or. Cette mise à distance lui permet de littéralement rêver la vie à venir de sa protagoniste, en la déposant de la façon la plus délicate sur l’écrin trompeur de la société du spectacle.

Advient alors cette sensation pour le moins extraordinaire que ce destin de princesse atteint à une vérité profonde qu’une biographie «autorisée» aurait été bien en peine d’exprimer. Grâce à un scénario aux ellipses aiguisées comme des couteaux, Lemercier fait passer cette vie de rêve (et de douleur) en un éclair de strass. D’emprise en emprise, son héroïne file vers une affirmation de soi pleine d’amertume, nécessairement liée au deuil des êtres qui lui sont chers. «Aline» mérite donc à tout le moins le détour, que l’on aime ou non Céline Dion.

de Valérie Lemercier
France, 2020, 2h06