Alexandre Nevski

de Sergueï Mikhaïlovitch Eiseinstein |
avec Nikolai Tcherkassov, Nikolai Okhlopov, Dimitri Orlov, etc. |
musique de Sergueï Prokofiev


En 1242, le Prince Nevski voit sa région envahie par les Chevaliers teutoniques qui y sèment la terreur. Alors que les notables sont prêts à pactiser, Nevski lève une armée populaire qui s’est formée spontanément. A sa tête, le Prince défie l’ennemi sur le lac gelé de Peipous… Soupçonné de formalisme par Staline, Eiseinstein feint de faire acte d’allégeance en réalisant un nouveau manifeste aux visées plus patriotiques que léninistes dans son usage de la métaphore historique détournée. «Alexandre Nevski» (1938) est le premier film parlant de l’auteur du «Cuirassé Potemkine» (1926). Pour réussir ce passage obligé et surtout matérialiser ses théories sur le rapport entre image et son (qu’il a vanté sur des milliers de pages), Eiseinstein s’adjoint les services de Prokofiev qui compose une sorte d’orotario dont l’efficacité va faire de cette oeuvre guerrière une véritable référence pour l’emploi de la musique au cinéma. Souvent cité comme un exemple d’audace audiovisuelle, où la musique ne verse jamais dans le pléonasme, «Alexandre Nevski» reste toutefois largement (mais magistralement) tributaire de la tradition musicale héritée du cinéma muet.
ALEKSANDR NEVSKII, URSS, 1938, noir et blanc, 1h52, programme n°121

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