A nos amours

A voir mardi 10 juillet 2012 à 1h40 sur Arte

Sixième long-métrage de Maurice Pialat (1925-2003), «A nos amours» (1983) n’a rien perdu de sa puissance émotionnelle. Une adolescente prénommée Suzanne est déchirée entre son attachement familial et son désir d’indépendance. Elle aime faire l’amour, mais souffre de ne pas être aimée.

Confronté au délitement des siens (sa mère s’effondre, son père s’en va, tandis que son frère tente maladroitement de faire face), Suzanne aspire à la stabilité, mais désire, plus que tout, l’aventure… Jamais ce dilemme vital n’aura été si bien rendu au cinéma!

Ecrit par la propre compagne du réalisateur de «Nous ne vieillirons pas ensemble» et «Van Gogh», ce chef-d’œuvre tout en ellipses fulgurantes et en plans-séquences qui installent la durée a révélé au public Sandrine Bonnaire qui fait des débuts rayonnants devant la caméra, à l’âge de seize ans.

«A nos amours» est aussi un film clef sur les relations entre père et fille. Avec une intensité parfois insoutenable, Pialat incarne une figure paternelle inoubliable, réécrivant au fur à mesure du tournage le scénario, dont une fin d’une tristesse absolue, mais d’une telle justesse, chacun se séparant sans effusion, en solitaire !

de Maurice Pialat
France, 1983, 1h35