A l’aveugle

de Xavier Palud |
avec Lambert Wilson, Jacques Gamblin, Raphaëlle Agogué, etc.


Méthodique, efficace et bien enlevé, porté par deux grands acteurs français, «A l’aveugle» n’a rien à envier aux thrillers hollywoodiens habituels. Mis en scène par Xavier Palud, ancien assistant réalisateur, décorateur et scénariste, ce film sous haute tension est aussi l’une des premières œuvres à avoir été produite selon le procédé participatif imaginé par Luc Besson – selon lequel les internautes peuvent proposer leurs idées de personnages, de scénario, etc. Bien entendu, au-delà du «buzz» que suscite ce genre de méthode, le film reste marqué par la patte de son auteur. Et c’est tant mieux, car Xavier Palud excelle dans le suspense mêlé de terreur, comme l’attestent ses films précédents coréalisés avec David Moreau, «Ils» (2008) et «The Eye» (2006)… «A l’aveugle» raconte l’histoire du commandant Lassalle (Jacques Gamblin), un flic expérimenté mais détruit par le décès de sa femme, qui enquête sur le meurtre d’une jeune femme dont on a retrouvé le cadavre mutilé. Le crime semble parfait et les investigations piétinent. Le commandant en vient à suspecter l’inquiétant Narvik (Lambert Wilson), un aveugle que l’infirmité met pourtant hors de cause… Symptomatique de la prospérité actuelle du film de genre, ce thriller noir et violent réveille les fantômes du passé et joue très habilement avec les apparences trompeuses, révélant ainsi des blessures qui ne guérissent pas, comme la disparition des femmes tant aimées.
France, 2012, couleur, 1h34, programme n°173