Venise 2011, en compétition |
de David Cronenberg |
avec Michael Fassbender, Keira Knightley, Viggo Mortensen, etc.
De façon souvent prodigieuse, le cinéma du réalisateur de «Faux-semblants» cultive l’art du trompe-l’œil existentiel. Après «A History of Violence» et «Les Promesses de l’ombre», David Cronenberg en administre une nouvelle preuve avec «A Dangerous Method», plongée vertigineuse dans la psyché humaine hantée par le désir… Les premières images du dix-neuvième long-métrage du cinéaste canadien décrivent l’arrivée, en 1904, d’une jeune femme juive d’origine russe présentant des symptômes d’hystérie à l’hôpital du Burghölzli, où officie Carl Jung alors tout juste âgé de vingt-neuf ans. Marié et père de famille, le praticien zurichois va éprouver bien des difficultés à soigner Sabina Spielrein (Keira Knightley) dont il s’éprend, au point qu’il s’en ouvrira à son collègue Sigmund Freud, ne se doutant pas qu’il va être ainsi à l’origine d’un triangle amoureux dévastateur, tant sur le plan affectif que strictement déontologique. Adaptant une pièce de Christopher Hampton (scénariste des «Liaisons dangereuses» de Stephen Frears), l’auteur de «eXistenZ» fait montre de son pessimisme habituel à propos de toute vérité scientifique, montrant les deux géants de la psychanalyse rivaliser de conjectures pour conquérir le corps, l’intelligence et le cœur de Sabina. On l’aura compris, la braise et le malentendu souverain couvent à merveille sous cette description faussement clinique, sous tension sexuelle perpétuelle!
Grande-Bretagne / Allemagne / Canada, 2011, couleur, 1h39, programme n°171