Dernier chef-d’œuvre du cinéaste franco-tunisien Abdellatif Kechiche, «Vénus noire» raconte le destin tragique de la Vénus «hottentote», surnommée ainsi selon le terme méprisant qui qualifiait les Bushmen, et en raison de son fessier surdéveloppé et de ses parties génitales étirées. Parcourant l’Europe du 19ème avec son maître, Saartjie Baartman (Yahima Torres) est livrée au public des bouges de Londres, avant de devenir l’attraction des salons de Paris, puis de disparaître parmi les bordels. Multipliant les situations d’exhibitions, Kechiche fait de ce passé terrifiant une archive du présent. En détaillant à chaque étape les réactions d’un public médusé, il place le spectateur dans la situation du témoin coupable. «Vénus noire» fait alors écho à toutes les abominations de l’humanité et acquiert un fort parfum d’actualité, au vu du sort et des inepties réservés aujourd’hui à nombre de minorités et de migrants…
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