A voir à Neuchâtel |
Tiré d’un conte ancestral qui a bercé des générations de Japonais, «Le Conte de la princesse Kaguya» de Isao Takahata raconte la découverte d’une minuscule princesse dans une souche de bambou. Elevée par des paysans, elle grandit si vite qu’on ne le remarque qu’après coup. D’une beauté éclatante, Kaguya éveille le désir de nombreux prétendants, jusqu’à l’empereur du Japon. Las, la princesse ne peut être heureuse chez les humains…
Dessiné à la main, dans un style proche de l’estampe, empli de couleurs pastels, «Le Conte de la princesse Kaguya» frappe d’emblée par son emploi parcimonieux de l’animation proprement dite, au profit de mouvements de caméra dans les dessins. Partant, le film magnifie la nature, ses serpents d’eau et ses cerisiers en fleurs, avec une intensité picturale rare, tout en méditant sur la condition des femmes. Dans un monde où la nature et la simplicité paysanne s’opposent au progrès bourgeois, Takahata dénonce l’absurdité des codes qui maintiennent depuis des siècles servantes, geishas et concubines dans la négation de leurs aspirations. Un film féministe et romantique d’une beauté sidérante!
Kaguya-hime no monogatari
de Isao Takahata
Japon, 2014, 2h17