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Gabrielle (Gabrielle Marion-Rivard) est une jeune femme douée d’une joie de vivre qui peut sembler paradoxale. Atteinte du syndrome de Williams, elle est membre d’une chorale constituée de personnes frappées de diverses déficiences et chante de façon admirable. Cette chorale travaille d’arrache-pied pour être en mesure d’accompagner le chanteur Robert Charlebois dans le cadre d’un concert exceptionnel, notamment dans son interprétation de sa chanson «Un gars ben ordinaire».
Au cours des répétitions, Gabrielle tombe amoureuse de Martin (Alexandre Lamy), handicapé lui-aussi. Transportée, elle revendique plus d’indépendance pour vivre pleinement sa passion. Las, la mère de Martin ne semble de loin pas prête à accepter que son fils connaisse les joies du sexe…
Grâce à l’engagement incroyable de sa protagoniste, la cinéaste canadienne Louise Archambault réussit à marquer sa fiction au sceau de la réalité la plus tangible. Son deuxième long-métrage emprunte en effet crânement la voie pourtant combien piégeuse du film dont les protagonistes sont des «handicapés». Le piège consistant à les ensevelir vivants sous une avalanche de bons sentiments… Prix du Public à Locarno, «Gabrielle» fait alors un sort presque parfait à la bien-pensance qui prévaut hélas trop souvent dans ce genre de contexte.
de Louise Archambault
Canada, 2013, 1h44