A voir vendredi 30 août 2013 à 14h40 sur France 3 |
Considéré comme l’un des plus violents films du genre, «Django» s’inscrit dans la catégorie du western-spaghetti. Au milieu des années 1960, quelques cinéastes italiens prennent d’assaut le Mythe de l’Ouest en effaçant peu à peu les signaux américains pour glorifier, plus généralement, la loi du plus fort. La vision manichéenne du triomphe de l’homme civilisé sur l’autochtone sauvage laisse sa place à des personnages aux multiples facettes, souvent à la limite de la caricature.
Django, un cow-boy solitaire flanqué d’un cercueil, se dirige vers la frontière mexicaine et se retrouve au milieu des affrontements qui opposent la troupe d’un major confédéré à celle d’un général mexicain à propos d’une grosse somme d’or. Motivé par le désir de venger la mort de sa femme assassinée par le leader américain, Django manipule les deux camps afin de sauver l’honneur de celle qu’il a perdue tout en récoltant le pactole tant convoité.
Avec «Django», Corbucci livre un western boueux, sinistre et brutal, empreint d’un message politique fort (les Sudistes contre lesquels se battent les Mexicains sont, pour la plupart, issus du Ku-Klux-Klan et désignent, métaphoriquement, le régime dictatorial de Mussolini). Fort de son succès, ce film a engendré de nombreux émules qui, tour à tour, ont raconté les aventures de ce personnage mystérieux et vengeur. Pourtant, les versions qui ont succédé à l’œuvre de Corbucci n’ont jamais réussi à surpasser le génie de la version originale. Il faut attendre 2012 pour obtenir la brillante relecture qu’en a faite Quentin Tarantino.
de Sergio Corbucci
Espagne / Italie, 1966, 1h32
