Après la nuit

    A voir à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds |

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      Ancré dans la réalité bigarrée des bidonvilles lisboètes, où l’on parle un créole chantant, interprété par des acteurs qui jouent leurs propres rôles, «Até ver a luz» (titre original, «jusqu’à voir la lumière») est un film noir peuplé de chimères. Déjouant habilement les codes du genre, le cinéaste suisse d’origine portugaise Basil da Cunha y suit les pas de Sombra, un noctambule membre d’un gang qui trafique de la drogue et dont les seuls amis sont un iguane et un laissé-pour-compte errant.

      Grâce à des éclairages sublimes, Da Cunha parcourt un Lisbonne caché tel le «sorcier» envoûtant qu’il filme. En s’abstenant de révéler les ficelles de son intrigue de gangsters et de juger ses personnages, tout en se servant à merveille de leur verve créole pétrie de joie de vivre, le cinéaste atteint une authenticité magique, un mélange détonnant de réalisme sombre et de poésie onirique. Son film rappelle aussi les pêcheurs brésiliens de «Rêves de poissons» de Kirill Mikhanovsky, lorsqu’il scrute les représentations rêvées des habitants du ghetto par le prisme des petits écrans.

      Até ver a luz
      de Basil Da Cunha
      Suisse, 2013, 1h39