Holy Motors

Maintenant en DVD!
Boudé par les jurés du dernier Festival de Cannes, mais encensé par la critique française tombée en pamoison, «Holy Motors» fait figure de «chef-d’œuvre maudit», qui bruisse d’hommages au cinéma tant aimé par son auteur. Cinéaste impossible, révélé par «Boys Meets Girls» (1984) et «Mauvais Sang» (1986), coulé par le naufrage des «Amants du Pont-Neuf» (1991), évanoui depuis «Pola X» (1999), Leos Carax revient à lui par le biais d’un film à nul autre pareil!

Somnambule en pyjama, le cinéaste ouvre le film en pénétrant par effraction magique dans une salle de cinéma où il va continuer de rêver. Sous l’emprise de l’écrivain portugais Pessoa, expert en la matière, il va convoquer onze hétéronymes, autant d’incarnations de lui-même, tous joués par Monsieur Oscar (Denis Lavant), acteur protéiforme qui a pour loge une limousine blanche sillonnant les rues de Paris.

Avec une aisance sidérante, Lavant devient tour à tour banquier, mendiante étrangère, clochard cannibale, vieillard à l’agonie, accordéoniste blasphémateur, etc. Ce jeu transformiste pourrait un brin lasser par son côté auteuriste, sauf qu’il fait pulser à chaque fois le cœur du septième art de façon inouïe avec, en sus, un faux entracte qui restera gravé dans nos mémoires de cinéphiles. «Holy Motors» constitue un poème aux allures spectrales, où l’humour jaillit de façon inattendue…

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Potemkine et Agnès b.