Broken


Metteur en scène de théâtre et d’opéra bien en vue à Londres, Rufus Norris a franchi le pas du cinéma pour nous raconter les drames de trois familles voisines dans un quartier très british. Avec son diabète de type 1, son prénom odieux et son sourire radieux, la petite Skunk est une enfant pas comme les autres. Sensible, élevée par son père Archie, elle fait des signes complices à son ami d’en face, un ado un peu retardé, lequel va se faire tabasser à cause d’une autre voisine. Sous les yeux de Skunk, les incidents tragiques et les morts se multiplient…

«Broken» décrit la fin des illusions au sortir de l’enfance en montrant des passages à tabac, des disputes, des soupçons de pédophilie, des relations incestueuses et des scènes de racket. Le film se fait le reflet d’une Angleterre «middle class» en lambeaux. Cependant, toute cette violence est peu explicitée et les descriptions des personnages demeurent superficielles. En gros, être veuf suffit pour devenir une brute. Rythmé par des flash-backs en forme d’archives familiales super 8, «Broken» use également d’un parti pris esthétique pop et tendance qui nuit à l’exigence réaliste du propos, si bien qu’au final l’hécatombe en devient quasi invraisemblable. Porté par une actrice formidable, le film souligne toutefois la difficulté des parents à accompagner leurs enfants dans le monde adulte.

de Rufus Norris
Grande-Bretagne, 2011, 1h30

à voir à Neuchâtel