A voir dimanche 26 août 2012 à 0h20 sur France 3
Né à Sucha (une ville polonaise alors austro-hongroise), Billy Wilder (1906-2002) a commencé par faire du journalisme. Le futur réalisateur de «Boulevard du Crépuscule» travaille ainsi pour un journal viennois où il est commis au sport et aux faits-divers. Il y rédige également des critiques de cinéma. S’installant à Berlin, Billy (qui doit ce diminutif à sa mère qui adorait les Etats-Unis) gagne sa vie comme gigolo dans un hôte de luxe. Entre deux pas de danse mondaine, il écrit des romans-feuilletons pour un tabloïd berlinois. Alors que le cinéma muet allemand vit ses grandes heures, il œuvre aussi comme nègre pour des scénaristes surchargés de travail.
Crédité au générique du film collectif «Les Hommes le dimanche» (1930) de Robert Siodmak et Edgar G. Ulmer, manifeste du courant dit de «la nouvelle objectivité» qui prétend faire retour au réalisme histoire de se guérir des excès (sublimes) de l’expressionnisme, Wilder est engagé comme scénariste par la Universum Film où il collabore à l’écriture du scénario du film pour enfants «Emile et les détectives» (1931) de Gerhard Lamprecht.
Hélas pour lui, Adolf Hitler prend alors le pouvoir. Du fait de ses origines juives, Wilder préfère s’exiler en France où il peut faire des débuts de réalisateur avec «Mauvaise graine» (1934) qu’il coréalise avec le cinéaste d’origine hongroise Alexander Esway… Non sans audace, Wilder confère à cette comédie des allures de film d’action. Tournant en extérieurs à Paris, il parsème sa pochade fauchée de plans documentaires dont la beauté volée préfigure la Nouvelle Vague.
Fils de bonne famille impliqué dans un trafic d’automobiles volées, Henry Pasquier (Henry Mingan) tente de tirer son épingle du jeu avec sa dulcinée, jouée par une certaine Danielle Darrieux qui commence à être la jeune première idéale du cinéma français… Peu après, Wilder prendra la route d’Hollywood, avec le succès critique et public que l’on sait!
de Billy Wilder & Alexandre Esway
France, 1934, 1h26