Stolen Holiday

A voir dimanche 3 juin 2012 à 0h21 sur France 3

De son vrai nom Manó Kertész Kamine, le cinéaste américain d’origine hongroise Michael Curtiz (1886-1962) est une véritable légende du septième art. Quittant l’Europe en 1926, après avoir contribué à la «naissance» du cinéma magyar, il s’est imposé à Hollywood dans les années trente en dirigeant des stars comme Errol Flynn, James Cagney, Spencer Tracy ou Humphrey Bogart.

On a dit de Michael Curtiz qu’il est un cinéaste dépourvu de style, un artisan capable de se mouler dans tous les genres cinématographiques exploités par la Warner Brothers (westerns, épopées maritimes, films de gangsters, comédies…), la «Major» pour laquelle le réalisateur de «Casablanca» tourna quelque quatre-vingt films, à un rythme infernal (jusqu’à quatre par année)! En comparaison du tout aussi prolifique Raoul Walsh (1887-1980), ce jugement peut paraître fondé, il n’empêche que Curtiz avait un vrai sens visuel, cultivant un goût pour le contraste hérité de l’expressionnisme qu’il a expérimenté dans sa déjà très féconde période européenne.

Ses exégèses n’ont accordé que peu d’attention à «Stolen Holyday» (1937), considéré comme un film mineur par rapport à des œuvres phares comme «Capitaine Blood» ou «La Charge de la Brigade légère». Raison de plus pour découvrir cette rareté librement inspirée de la fameuse affaire Staviski, qui défraya la chronique en 1934…

Nous sommes en 1931, à Paris… Mannequin dans une boutique huppée, Nicole Picot (Kay Francis) rêve d’appartenir à la haute société. Elle fait la connaissance de Stefan Orloff (Claude Rains), un spéculateur douteux qui l’invite à une soirée où se presse le tout-Paris. Grâce à lui, elle peut réaliser son rêve en ouvrant une maison de couture à son nom. Devenue riche et célèbre, elle reste avec son mentor, malgré ses méthodes un brin douteuses, jusqu’au jour où elle tombe amoureuse d’un jeune diplomate d’une intégrité à toute épreuve… Un mélodrame d’une noirceur étonnante!

de Michael Curtiz
Etats-Unis, 1937, 1h20