A voir samedi 9 juin 2012 à 1h25 sur Arte
Grands raconteurs d’histoires, Ethan et Joel Coen s’emparent des genres mythiques du cinéma hollywoodien pour leur faire subir une cure de jouvence souvent jubilatoire. Le film noir et ses déclinaisons constituent souvent leur cible privilégiée. C’est le cas de «The Barber, l’homme qui n’était pas là» («The Man Who Wasn’t There», 2001), tourné une année après «O Brother» («O’Brother Where Art Thou?») qui revisitait de façon merveilleuse le film dit d’évasion.
Ed Crane (Billy Bob Thornton) est un obscur petit coiffeur officiant à Santa Rosa, bled du nord de la Californie. Feignant la discrétion exigée par sa profession, Ed écoute à longueur de journée les petits secrets de ses clients, avec l’idée de s’en servir le jour venu. Désargenté, notre figaro commence par faire anonymement chanter l’amant de sa femme Doris (Frances McDormand). S’enhardissant, Ed est la victime médiocre d’un engrenage fatal, creusant sans le savoir sa propre tombe…
Dans un noir et blanc de circonstance, les frères Coen en font leur miel, agrémentant leur hommage amusé au genre de trouvailles aberrantes qui en font tout le prix, à l’exemple de cette sonate de Beethoven que joue inlassablement une ado en socquettes blanches (Scarlett Johansson âgée alors de dix-sept ans) dans l’arrière-boutique…
de Joel & Ethan Coen
Etats-Unis, 2001, 1h50