A voir vendredi 8 juin 2012 à 14h sur TV5 Monde
A fin 1944, René Clément (1913-1996) est mandaté par la Coopérative française du Film Français et diverses association de la Résistance pour réaliser un film de long-métrage à la gloire des cheminots qui s’opposèrent à l’occupation nazie. A l’époque, Clément n’a tourné que quelques courts-métrages, dont l’un des premiers essais cinématographiques de Jacques Tati («Soigne ton gauche», 1936).
Très honoré, Clément accepte cette commande avec enthousiasme. Il en écrit lui-même le scénario, ambitionnant de montrer la Résistance sous son vrai jour. Situant l’action dans la région de Chalon-sur-Saône, le futur réalisateur de «Jeux interdits» (1952) reconstitue les différentes action de sabotage menés par des héros anonymes (joués par des acteurs et des non-professionnels).
En conférant à cette fiction une dimension pseudo-documentaire, notamment par l’utilisation très habile d’un commentaire, Clément, peut-être à son corps défendant, fait œuvre de propagande, laissant croire au final que tous les Français résistèrent… Partant, il s’inscrit dans le grand dessein gaulliste de réconcilier la nation, en faisant fi de la vérité historique. Il faudra attendre le formidable «Le Chagrin et la Pitié» (1969) de Marcel Ophüls pour remettre l’église au milieu du village…
de René Clément
France, 1946, 1h25