La Femme que l’on désire

A voir mardi 1er mai 2012 à 1h35 sur France 2

Acteur de théâtre passé au cinéma, Kurt Bernhardt (1899-1981) est entré dans l’histoire pour avoir réalisé le premier long-métrage parlant du cinéma allemand («Die letzte Kompanie», 1928) et dirigé l’année suivante Marlène Dietrich dans son premier grand rôle dans «La femme que l’on désire» («Die Frau, nach der man sich sehnt»), sorti avant-guerre en France sous le titre «L’Aveu».

Adapté d’un roman de Max Brod, l’exécuteur testamentaire de Franz Kafka, «La femme que l’on désire» narre les déboires d’un jeune homme qui doit absolument se marier avec un beau parti pour sauver l’entreprise familiale. Las, il tombe follement amoureux de la trop belle Stascha, une femme mystérieuse qui tente d’échapper à l’emprise du Docteur Karoff, son ex-protecteur et maître chanteur…

Peu après le tournage de ce puissant mélo, que la censure déconseilla à la jeunesse allemande, Marlène Dietrich se vit proposer par Joseph von Sternberg le rôle de «L’Ange Bleu» (1930). Trois ans plus tard, Kurt Bernhardt, suite à la déclaration de Goebbels, arguant qu’un film comme «Die letzte Kompanie» n’aurait jamais pu être réalisé par un Juif, prit prétexte d’un engagement en France pour fuir le nazisme.

Modifiant son prénom (Curtis), Bernhardt traversa l’Atlantique en 1940 pour entreprendre une deuxième carrière à Hollywood, émaillée de quelques œuvres intéressantes (dont «Possessed», 1947) et un film en relief étonnant tiré d’un roman de Somerset Maugham («Miss Sadie Thompson», 1953).

Die Frau, nach der Man sich sehnt
de Curtis Bernhardt
Allemagne, 1929, 1h31