La Vérité ou presque

A voir mardi 21 août 2012 à 23h sur RTS Deux

Ex-mulet du commissaire Navarro, Sam Karman poursuit de front une double carrière de comédien et de cinéaste. Pour mémoire, il nous avait plutôt ravis avec «Kennedy et moi» (1999), une comédie grinçante qui, certes, reposait beaucoup sur les épaules solides de Jean-Pierre Bacri. Adapté d’un roman de l’écrivain américain Stephen McCauley, expert ès sexualité bourgeoise, «La Vérité ou presque» devait être à l’origine tourné par Agnès Jaoui. Débordée, la réalisatrice a refilé le bébé à Karman qu’elle avait dirigé dans «Le Goût des autres» (2000).

Tentons de démêler un écheveau relationnel devenu ordinaire par les temps qui courent… Animatrice stressée d’une émission culturelle, Anne (Karine Viard) est marié à Thomas (S. Karman), un universitaire de carrière dont le caractère zen insupporte et qui en pince pour Caroline (Julie Delarme), la jeune femme de Marc (François Cluzet) par ailleurs ex-mari d’Anne. De son côté, cette dernière ne reste pas insensible au charme de Vincent (André Dussolier), un romancier parisien homosexuel invité en province par Thomas…

Certains spécialistes de l’écriture cinématographique recommandent aux scénaristes d’accélérer le rythme en fonction du nombre de personnages. Plus il y en a, plus vite il faut raconter! Dans une première demi-heure assez brillante, Karman obéit à ce précepte et nous embarque dans un chassé-croisé vaudevillesque qui met joyeusement bas les masques. Hélas, le plaisir ne dure pas… Très conventionnel, le cinéaste arrête soudain le manège, pressé de renvoyer ses protagonistes à une normalité presque sinistre. On en voudrait presque au réalisateur de casser ainsi leurs ardeurs vénielles. Au final, «La Vérité ou presque» vaut le détour surtout pour l’abattage de Karin Viard.

de Sam Karmann
France, 2006, 1h35