Le Brigand bien-aimé

A voir mercredi 16 mai 2012 à 23h sur RTS Deux

Jesse James est une véritable légende de l’Amérique. Suite à sa lutte acharnée contre les émissaires d’une compagnie ferroviaire prête à employer tous les moyens pour déloger sa famille de leurs terres, il est devenu le gangster le plus recherché de l’Ouest, balisant son passage à coup de hold-ups tapageurs. Aux Etats-Unis, se battre pour sa liberté est un geste sacré, au nom duquel on pardonne volontiers quelques pas de travers.

Hollywood aura vite fait de récupérer le mythe dans deux versions pourtant fort différentes: la fresque en Technicolor d’Henry King en 1939, qui signe par la même occasion le premier western à gros budget. Le film présente un Jesse James rayonnant, sorte de Robin des Bois des petits propriétaires terriens, devenu hors-la-loi quasi contre son gré…

En 1957, le remake de Nicholas Ray est bien plus sombre et introspectif. L’auteur de «La Fureur de vivre» dépeint un Jesse en anti-héros (Robert Wagner), traumatisé par la Guerre de Sécession et rongé par un mal-être qui guide tous ses actes. Seule la présence de son frère Frank (Jeffrey Hunter) peut l’apaiser. Nicholas Ray, qui fait figure de modèle pour les réalisateurs européens émergents comme Godard et Wenders, signe une œuvre tragique, profondément ancrée dans le social et interprétée par des acteurs bouleversants.

The True Story of Jesse James
de Nicholas Ray
Etats-Unis, 1955, 1h32