A voir jeudi 25 août 2011 à 0h20 sur Arte
Foxy Brown veut venger son petit ami, agent du gouvernement tué par un gangster. Elle joue de son charme ravageur et infiltre le milieu en se faisant passer pour une prostituée. Rapidement, bien plus que sa plastique avantageuse, c’est sa gâchette qui fera des ravages… L’intérêt du film ne réside pas tant dans l’histoire qu’il raconte que dans la place qu’il occupe au sein de la cinématographie américaine des années 1970. Produit-phare du courant Blaxploitation qui s’empare de tous les genres du cinéma et offre aux acteurs noirs américains les rôles prestigieux qu’on leur a refusé jusque-là – flics, cow-boys et autres héros sauveurs de l’univers – «Foxy Brown» est porté par la star montante du genre Pam Grier, conférant au film une dimension féministe. Coupe afro, blouson et pattes d’eph’ seyants, elle nettoie la pègre sur son passage dans un geste libérateur certes un brin stéréotypé mais porteur d’une énergie grisante. Après ses débuts chez Russ Meyer dans un film au titre évocateur («Orgissimo; la vallée des plaisirs»), Pam Grier est ensuite récupérée par Roger Corman, le pape du Nouvel Hollywood et «producteur-en-chef» du cinéma d’exploitation américain. Si elle est sans conteste l’égérie du genre, son succès s’estompera en même temps que s’essoufflela mouvance Blaxploitation à la fin des années 1970, faute à une production trop massive. Il faudra attendre «Jackie Brown», le film-hommage de Tarentino, et des série télévisées comme «L World» pour revoir l’actrice à l’écran. Rythmé par une bande-son funk, «Foxy Brown» est un thriller comique et incisif à découvrir absolument! «Have no fear, Pam Grier is here!»
de Jack Hill
Etats-Unis, 1974, 1h30