Le Dernier Tango à Paris

A voir mercredi 24 juillet 2013 à 22h40 sur RTS Deux |

Le génie (cinématographique) peut laisser des séquelles. On sait les traumatismes engendrés par les tournages de Kubrick ou Lars von Trier pour ne citer qu’eux. Lors du décès de Maria Schneider en février de cette année, Bernardo Bertolucci regrettait de ne pas s’être excusé auprès de l’actrice, qui prétendait avoir «perdu sept ans de sa vie, entre cocaïne, héroïne et dégoût de soi» après le tournage du «Dernier Tango à Paris».

Du point de vue de la forme cinématographique, le film est une œuvre mémorable, crue, novatrice et géniale, qui interroge la sexualité et ses rôles sociaux à l’heure où la libération sexuelle induit à la fois le développement de la pornographie et celui du discours féministe. Une œuvre d’une puissance émotionnelle déconcertante…

Semi-improvisé, sexuellement explicite, «Le Dernier Tango à Paris» dépeint dans des couleurs crépusculaires la rencontre dans un appartement parisien entre un homme de quarante ans et une jeune femme de vingt ans. Le couple de fortune fait l’amour pendant trois jours, avant que chacun ne retourne à sa vie. Tel est le contrat. Dominant voire sadique dans l’acte, Paul (Brando) est brisé dans sa vie par le suicide de sa femme. Sa faiblesse le conduit à rompre le contrat, et il suit Jeanne (Schneider) chez elle… S’il s’est fait au détriment de l’intégrité de l’actrice, alors âgée de dix-neuf ans et totalement soumise à Brando et Bertolucci, le film a néanmoins attiré un public intrigué par le scandale qui l’entoura à sa sortie…

Ultimo Tango a Parigi
de Bernardo Bertolucci
Italie / France, 1972, 2h09