A voir mardi 16 août 2011 à 20h40 sur Arte
A sa sortie, «Cours, Lola, cours» fait l’effet d’une bombe. Survitaminé, extasié, frénétique, le film est construit autour du personnage de Lola (Franka Potente), qui a vingt minutes pour tirer son copain Manni (Moritz Bleibtreu) d’affaire. En effet, le nigaud a oublié dans le métro un sac contenant 100 000 Marks qu’il doit impérativement remettre à un trafiquant de voitures… L’originalité première du film réside dans sa proposition de mettre en scène trois des solutions que Lola envisage pour s’en sortir. L’histoire recommence donc trois fois à zéro, mais propose des issues différentes. Le réalisateur respecte également le temps de l’action, puisque chaque épisode dure environ vingt minutes. La seconde innovation du film est son esthétique moderne, proche des codes du clip et du jeu vidéo – on est en 1998, Internet n’en est qu’à ses balbutiements. Un rythme hyper-rapide tant dans les mouvements de caméra que le montage, une bande-son électro survoltée qui assoit le film dans son contexte berlinois et magnifie l’esthétique techno: cheveux rouges de Lola et peroxydés de Manni, milieu urbain, dopé, coloré… Un film précurseur; emblème d’une génération dont nombre de productions audiovisuelles ont tiré leur inspiration. «Cours, Lola, cours» est sans doute aussi l’un des meilleurs films de Tom Tykwer, réalisateur du «Parfum», adapté de Patrick Süskind, et du récent «L’Enquête», avec Naomi Watts et Clive Oven, qui marque ses débuts américains mais qui n’a reçu qu’un tiède accueil de la critique et du public.
Lola rennt
de Tom Tykwer
Allemagne, 1998, 1h20