Tehilim

A voir mercredi 15 juin à 22h40 sur Arte

A 36 ans, Raphaël Nadjari signe son cinquième long-métrage et obtient une nouvelle sélection cannoise, cette fois-ci en compétition. Français originaire de Marseille, le cinéaste poursuit son exploration des communautés juives, inaugurée par une trilogie américaine («The Shade»,  «I Am Josh Polonski’s Brother», «Apartment #5C») et clôturée par deux films qui se déroulent en Israël: «Avanim» et enfin «Tehilim» («psaume», en français). L’histoire se déroule au sein d’une famille ashkénaze de Jérusalem. Un matin comme tous les autres, le père conduit ses deux fils à l’école. Oubliant de s’arrêter devant le collège, il poursuit son chemin avant de sortir de la trajectoire et de s’arrêter brusquement. Le fils aîné part chercher de l’aide, et à son retour le père à disparu. Durant tout le film, les deux garçons et leur mère tenteront de reprendre une existence normale, malgré les tracas administratifs, le poids de la famille, la tristesse et les incertitudes indélébiles liées à cette disparition. Cristallisant toutes les attentions, l’événement se transforme en figure métaphorique permettant au cinéaste d’aborder les relations familiales, le rôle et le sens de la foi, mais aussi des tensions politiques, sociales et religieuses qui animent la communauté juive d’aujourd’hui. Abordant son sujet avec distance, Nadjari emporte avec brio le spectateur dans ce tourbillon identitaire mené par d’excellents acteurs. On salue particulièrement la prestation Michael Moshonov, interprétant le jeune lycéen.

de Raphaël Nadjari
Israël / France, 2007, 1h35