Severance

A voir vendredi 10 juin à 0h35 sur TSR 1

Au début de «Severance» du jeune cinéaste anglais Christopher Smith, six employés mâles et femelles d’une multinationale spécialisée dans la vente d’armes sont convoqués à un stage d’entreprise d’un genre inédit. Lâchés au cœur d’une forêt profonde de Transylvanie, ils vont avoir l’occasion de renforcer la «cohésion du groupe» et d’améliorer la «gestion du stress» en participant à un tournoi de paint-ball. Mais, très vite, la joute prend un tour un peu trop réaliste à leur goût… Après avoir persécuté la pauvre Franka Potente dans son premier long-métrage («Creep», 2004), Smith détourne de manière jouissive les recettes éculées du «survival movie» (littéralement: «film de survie») dont le premier «Rambo» (1982) avait jeté les bases. Sur le mode de la comédie horrifique, «Severance» cautérise une métaphore parfois très éprouvante du capitalisme sauvage, au point de nous faire douter des belles vertus de l’économie de marché. Même s’il nous gratifie d’un final franchement «gore» (le mot anglais «severance» peut-être traduit de plusieurs façons et en particulier par «sectionnement»), son réalisateur parvient jusqu’au bout à faire l’équilibre entre satire et terreur, ce qui constitue la clef de la réussite de ce type de film «à double entrée».

de Christopher Smith
Grande-Bretagne, 2006, 1h37