Usuf a six ans et vit avec ses parents dans une maison éloignée dans la forêt. Il se sent très proche de son père qui est apiculteur. Chaque matin, le petit garçon va à l’école, escorté par un faucon que son papa lâche pour lui ouvrir le chemin. Le soir, ils se chuchotent des secrets à l’oreille, loin de la mère qui a de la peine à comprendre son enfant, taciturne et mystérieux. Mais un jour, parti piéger un ours, le père ne revient pas, au grand désarroi de Yusuf… Né en 1963 à Izmir, le réalisateur turc Silmu Kapanoglu poursuit depuis le début des années 2000 une œuvre cinématographique à nulle autre pareille, entre réalisme et enchantement poétique, où la relation entre l’homme et la nature a la primauté. «Bal» («Miel») est d’ailleurs le dernier volet d’une trilogie dont les premiers épisodes sont «Yumurta» («Œuf») et «Süt» («Lait»). Couronné à Berlin en 2010, le film tient du rêve murmuré, de ces rêves que l’on ne doit répéter à personne. A travers le regard interrogateur de l’enfance, une méditation profonde sur notre rapport au vivant, sous toutes ses formes.
Trigon