7 Jours à La Havane

Cannes 2012, Un Certain Regard
de Benicio Del Toro, Pablo Trapero, Julio Medem, Elia Suleiman, Gaspar Noé, Juan Carlos Tabío & Laurent Cantet


Après «Paris, je t’aime» et «New York, I Love You», voici un nouveau film collectif et citadin. «7 jours à La Havane» brosse le portrait de la mythique capitale cubaine. Réalisé par sept cinéastes, ce film à sketches est divisé en sept segments correspondant aux jours de la semaine. En croisant les personnages, le film trouve son unité et forme un instantané de La Havane, brassant ses clichés et ses couches sociales… De retour à la mise en scène après un court-métrage en 1995, l’acteur et cinéaste Benicio Del Toro raconte l’improbable visite en taxi d’un jeune touriste américain, tandis que Julio Medem («Lucía y el sexo») décrit la tentation d’une jeune femme écartelée entre son amour de la ville et sa passion pour la musique. Avec une maîtrise virtuose du plan-séquence, Pablo Trapero («Carancho») suit un Emir Kusturica en réalisateur alcoolisé qui joue l’autodérision dans la capitale. Fidèles à leur cinéma, Laurent Cantet («Entre les murs») et Juan Carlos Tabío («Fraise et chocolat») font respectivement dans le film social et la «telenovela». Mais le meilleur réside sans doute dans les contributions de Elia Suleiman («Intervention divine») et Gaspar Noé («Irréversible»). Jouant avec les clichés et l’architecture, le premier aborde la ville sous un angle politique: avec un sens génial de l’absurde, il se met en scène en tant que camarade palestinien solidaire des Cubains, qui, en raison de son ignorance totale de la langue, se révèle imperméable à tout échange… A travers l’histoire d’une adolescente homosexuelle réprouvée par ses parents, le second filme La Havane avec une audace formelle impressionnante, révélant une dimension fantastique extraordinaire au cours d’un rite de magie noire!
7 DÍAS EN LA HABANA, France / Espagne, 2012, couleur, 2h09, programme n°176