A voir jeudi 2 août 2012 à 23.40 sur RTS Un
En 1975, le cinéaste suisse d’origine «immigrée» Richard Dindo entreprend en collaboration avec l’essayiste et journaliste Niklaus Meienberg la réalisation de «L’Exécution du traître à la patrie Ernst S.» où il va expérimenter pour la première le grand principe qui va régir la structure de la plupart de ses films ultérieurs: l’enquête sur un personnage ayant réellement existé, mais non représentable, du fait de sa mort ou son absence.
Revenant sur les lieux mêmes de l’«action», Dindo collecte les témoignages des acteurs du fait-divers pour restituer dans son actualité immémoriale les circonstances de l’exécution de Ernst S. (condamné à mort pour avoir vendu trois pauvres obus et une mine antichar à un officier nazi, alors même que notre industrie d’armement tournait à plein pour les forces de l’Axe)…
Par le biais du montage, le réalisateur de «Dani, Michi, Renato und Max» (1987) confronte sa propre reconstitution avec des documents d’époque, dans l’espoir que le cinéma fasse jurisprudence, pour devenir pleinement cet instrument de contre-pouvoir qu’il n’aurait dû cesser d’être… En résulte un documentaire clef dans l’histoire du genre!
de Richard Dindo
Suisse, 1975, 1h35