Carrie au bal du diable

de Brian De Palma |
avec Sissy Spacek, Piper Laurie, Amy Irving, William Katt, John Travolta, Nancy Allen, etc.


Jeune fille, Carrie ne peut ainsi pas vivre de la même manière que ses camarades de collège: elle doit subir les commandements de sa mère, autoritaire, puritaine, complexée, incapable de la rassurer lors de ses premières règles… Comme elle est «différente», Carrie devient vite la risée de son collège. Elle se découvre alors des pouvoirs surnaturels et, tel le Diable incarné, se venge de ses condisciples dans un bain de sang. Derrière le film d’épouvante classique, Brian De Palma critique le fanatisme religieux, les adultes castrateurs: adolescente ordinaire, Carrie devient à cause d’eux son propre double idéal et maléfique, incarnant avec violence les forces du mal grâce à ses pouvoirs psychiques. Comme un énième hommage de l’élève à son maître Alfred Hitchcock, De Palma réunit dans Carrie les thèmes du double («Vertigo») et du voyeurisme («Fenêtre sur cour»), à travers la découverte (par le spectateur) de l’intimité d’une adolescente. Mais dans cette relecture hitchcockienne, De Palma introduit toujours la notion de mise en scène: victime de son destin, comme Faust, Carrie est manipulée par sa mère et par ses camarades; la farce grossière que ceux-ci vont lui jouer sur scène lors de la «party» du collège étant littéralement une représentation de ce rapport.
CARRIE, Etats-Unis, 1976, couleurs, 1h37; programme n°54