A voir jeudi 25 août 2011 à 22h30 sur Arte
Dans la lignée du génial «Still Life» (2006), une fiction réaliste sur un monde en décomposition qui montrait les autorités chinoises inonder des vallées entières et déplacer des milliers de gens de force pour construire le barrage monumental des Trois Gorges, le réalisateur chinois Jia Zhang Ke poursuit son autopsie des mutations de la Chine actuelle. Avec «24 City», il dépeint une nouvelle fois avec génie les réalités de son pays. Dans la mégalopole de Chengdu, l’usine d’Etat 420, ancien fleuron de l’industrie aéronautique, doit laisser place à la Cité 24, un complexe pharaonique d’appartements de luxe. A travers les témoignages des ouvriers licenciés de l’usine, Zhang Ke revisite l’histoire de la Chine depuis 1958 et décrit la transformation de l’empire de Mao en puissance capitaliste. Entre documentaire et fiction, «24 City» apparaît alors comme l’élégie néoréaliste d’un monde en ruine, où les constructions et les êtres s’effondrent calmement, à l’ombre de la croissance fulgurante du pays. Un film à la beauté plastique stupéfiante qui atteste de façon vertigineuse des ravages du «Grand bond en avant» et de la surconsommation!
de Jia Zhang Ke
Chine, 2008, 1h50