127 heures

A voir jeudi 24 mars 2016 à 23h05 sur NRJ12 |

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Après le succès planétaire de «Slumdog Millionaire», le réalisateur britannique Danny Boyle pariait sur la réussite d’un film confiné entre deux parois rocheuses: inspiré d’une histoire vraie, «127 heures» raconte la survie d’un jeune alpiniste qui s’est retrouvé le bras coincé au fond d’un canyon… Le samedi 26 avril 2003, Aron Ralston (James Franco) part en expédition solitaire dans les gorges de l’Utah. En bon post-adolescent insouciant et sûr de lui, il ne prévient personne de son escapade.

Dévalant les pentes couleur fauve sur son montain bike, musique à plein tube sur les oreilles, il cherche l’adrénaline et le défi. Croisant le chemin de deux jeunes filles ingénues et perdues, il s’improvise guide, leur fait vivre un grand frisson, avant de s’engouffrer seul parmi les rochers, obnubilé par l’aventure. Hélas, il glisse dans un défilé et un bloc erratique vient lui écraser le bras. Bloqué avec quelques décilitres d’eau et un canif de piètre qualité, il doit user d’audace pour survivre et s’en sortir…

Inspiré de l’accident du véritable Aron Ralston, qui en a lui-même tiré un roman intitulé «Plus fort qu’un roc», «127 heures» crée la tension autour du «comment s’en tirer». Usant avec parcimonie des flash-back qui auraient pu lui faciliter la tâche, Danny Boyle choisit de rester auprès de son personnage en déveine et le montre d’abord lucide, survivant avec intelligence et s’adressant à ses parents face à son caméscope, en pleine réflexion quant à l’image qu’il leur laissera. Las, déshydraté et en état d’hypothermie, Aron fantasme sa délivrance ou vénère les corbeaux qui passent.

Le réalisateur exprime alors les délires hallucinatoires de son héros en jouant avec les perspectives, les effets de flou ou de split-screen, et parvient ainsi à créer un huis clos à ciel ouvert impressionnant. Prêtant ses traits à ce personnage de l’extrême, le jeune acteur James Franco fait ressentir au spectateur le désarroi d’Aron: confronté à une terrible adversité, il s’invente une histoire d’amour, avant de se résoudre à commettre l’irréparable… En résulte une expérience de survie hallucinante et viscérale, souvent brouillonne, qui débouche sur un avertissement bateau, à savoir qu’il faut toujours avertir quelqu’un quand on part. Reste un éloge très affûté du couteau suisse à usage multiple!

127 Hours
de Danny Boyle
Etats-Unis / Grande-Bretagne, 2010, 1h34