
Après son premier long-métrage, «Past Lives», romance déchirante dans la lignée de Wong Kar-wai, la réalisatrice canado-coréenne Celine Song, installée aux Etats-Unis, revient avec «Materialists». A première vue, il pourrait s’agir d’une comédie romantique hollywoodienne classique, centrée sur un triangle amoureux. Mais à l’image de son titre, le film se révèle cruellement malin. Célibataire, Lucy (Dakota Johnson) est une «matchmakeuse»: elle travaille pour une agence matrimoniale haut de gamme de New York. Lors du mariage d’un couple qu’elle a formé, elle rencontre Harry (Pedro Pascal), un homme séduisant et riche. Si elle l’aborde en voyant en lui le partenaire idéal pour ses clientes, elle se laisse charmer. La situation se complique lorsque réapparaît John (Chris Evans), son ex, serveur et acteur fauché. Lucy devra choisir entre le confort du beau Harry et l’amour authentique de John. Passé les premières scènes faisant miroiter une romance à l’eau de rose, le film prend rapidement une tournure plus dramatique, douce-amère et subtilement satirique. De fait, la cinéaste dissèque la marchandisation des sentiments et expose, par petites touches, la superficialité des relations amoureuses contemporaines dans un monde patriarcal dominé par l’argent. Un monde où les femmes sont contraintes de choisir entre une indépendance éprouvante et une reconnaissance qui dépend du statut de leur mari plein aux as. Et pour ne rien gâcher, le trio d’actrice et acteurs est impeccable.
de Celine Song
Etats-Unis, 2025, 1h56
MATERIALISTS
Lugano
CineStar Multicinema, 17:50, 12 ans
Winterthur
Kiwi, 17:30, 12 ans
Zürich
Arena Cinemas, 18:25, VOST, 12 ans
Arena Cinemas, 20:55, 12 ans
Houdini Kino/Bar, 18:20, VOST, 12 ans
blue Cinema Capitol, 17:30
