Zone(s) de turbulence

Réalisateur et scénariste islandais, notamment remaké par l’Américain David Gordon Green («Prince of Texas»), Hafsteinn Gunnar Sigurðsson livre avec «Zone(s) de turbulence» son premier long-métrage entièrement en anglais. Tournée à Londres et dans un hôtel perdu en Islande, cette comédie grinçante se rit de notre prétendue civilisation en suivant une belle brochette de personnages symptomatiques de nos angoisses et frustrations 2.0… Redoutable femme d’affaires basée à Londres, Sarah (Lydia Leonard) se pique de maîtriser le moindre détail de son existence. Elle a pourtant son talon d’Achille: une peur irrépressible de prendre l’avion. Or, son nouveau compagnon, père d’une petite fille adorable, vient de leur organiser un séjour de rêve au Cap-Vert, une invitation qu’elle ne peut décliner, au risque d’un crash sentimental irrémédiable. Mise au pied du mur, Sarah se décide à suivre incognito une thérapie de choc organisée par la société «Fearless Flyers» pour guérir son aérophobie. La voilà donc qui embarque à bord d’un avion-test en compagnie d’autres personnes souffrant du même handicap… Jouant habilement avec les clichés, ceux liés à l’aviation de tourisme comme ceux des classes aisées, Hafsteinn Gunnar Sigurðsson nous entraine dans un périple inattendu auprès de personnages qui cachent bien leur jeu, leurs maux et leurs obsessions. En résulte une comédie à l’humour vachard, dont le ton très mordant n’est pas sans rappeler les films de Ruben Östlund («The Square», «Sans filtre»).

de Hafsteinn Gunnar Sigurðsson
Allemagne / Islande / Royaume-Uni, 2023, 1h37