Troisième long-métrage de Gia Coppola, petite-fille de Francis Ford Coppola, «The Last Showgirl» est aussi le «dernier show» en date d’une actrice qu’on n’attendait pas dans un si bon film américain indépendant: Pamela Anderson, à des années-lumière de son image stéréotypée de garde-bain bien roulée dans la série «Alerte à Malibu»! Ce drame émouvant puise son inspiration dans la réalité des danseuses de cabaret de Las Vegas, qui attiraient les foules dans les années 1970 et 1980, avec des spectacles grandioses à la manière de ceux du Lido ou du Moulin Rouge. Le film suit donc Shelly (Pamela Anderson), l’une de ces danseuses qui, depuis trente ans, se produit sur scène avec la même passion. Pour elle, ce métier est tout un art. Lorsqu’elle apprend que son show devenu désuet va s’arrêter, son univers s’effondre. A cinquante ans, elle se retrouve démunie, après avoir sacrifié toute sa vie à cette carrière éprouvante et mal payée, y compris sa famille. Suivant son héroïne au plus près de ses émotions à la faveur d’une caméra extrêmement proche et mobile, Gia Coppola signe un portrait d’une grande sensibilité. En creux, la cinéaste explore ainsi la condition des femmes dans une société obnubilée par le jeunisme, où les plus âgées doivent se réinventer, comme le fait Pamela Anderson. Elle incarne avec une justesse bouleversante la fragilité et la naïveté apparente de son personnage. Et l’ancienne star de films d’horreur Jamie Lee Curtis n’est pas en reste.
de Gia Coppola
Etats-Unis, 2024, 1h29
THE LAST SHOWGIRL
Zürich
Frame, 18:30