de Thomas Haemmerli |
avec Thomas et Erik Haemmerli
«Sieben Mulden und eine Leiche» est l’exemple même du long-métrage en mini-caméra dv. Entre documentaire et fiction, ce film caustique a pour point de départ le réflexe du journaliste et publicitaire Thomas Haemmerli. Le jour de ses quarante ans, il apprend que sa mère, avec laquelle il n’avait presque plus de contacts, est décédée. Dans l’appartement de cette dernière, il découvre un dépotoir parfumé par une odeur de cadavre. Haemmerli s’empresse de filmer, par automatisme professionnel ou pour prendre de la distance… Avec son frère Erik, ils commencent à trier les montagnes de papiers, d’habits, d’appareils ménagers et d’excréments de chats que leur mère, entasseuse pathologique, a récoltés avec frénésie. Remplissant sept bennes à ordures, ils trouvent des photos et du matériel cinématographique qui leur permettent de rétablir un lien avec elle.
Bourgeoise de Zurich, amie de Kofi Annan, importatrice de chats et chiens abandonnés, Brünhilde Haemmerli a fini par se retrouver criblée de dettes. Cela explique sans doute son syndrome de Diogène… En alternant de façon dynamique les images d’archives familiales et celles de son travail d’éboueur volontaire, le réalisateur et protagoniste livre une autofiction étonnante à l’humour très noir. Désacralisant totalement la mort de sa génitrice, il justifie même la tendance voyeuriste de son film, véritable symptôme de la nouvelle génération.
SIEBEN MULDEN UND EINE LEICHE, Suisse, 2007, couleur, 1h24, programme n°147
