A voir dimanche 27 août 2017 à 21h sur C8 |
Tourné un an après le décevant «Sang des autres», «Poulet au vinaigre» (1985) permet à Claude Chabrol (1930-2010), en perte de vitesse, de renouer avec le succès public. Film policier au sens classique du terme, son trente-cinquième long-métrage voit débarquer l’inspecteur Lavardin (Jean Poiret) dans une petite ville de province empesée.
Enquêtant sur un accident qui ressemble fort à un crime, Lavardin met à jour les agissements troubles d’un trio d’infâmes notables pour dépouiller de sa propriété la mère infirme et à demi-folle (Stéphane Audran) d’un jeune postier (Lucas Belvaux)… Au terme de ses investigations, le limier sarcastique manifestera une certaine compréhension pour le coupable, «innocent» tombé dans un monde d’ordures, tout à fait dans la ligne de Chabrol, moraliste immoral s’il en est!
Personne ne mange de poulet au vinaigre dans le film. Le cinéaste, qui cherchait désespérément un titre, se serait écrié: «On ne va tout de même pas l’appeler Poulet au vinaigre!». Du Chabrol pur jus, qui sait ce qu’il doit faire pour regagner la complicité alors perdue des spectateurs, secondé par un sublime Jean Poiret, amateur d’œufs au plat assaisonnés de paprika, dont l’ironie tranquille et féroce fait mouche à tous les coups…
Alter ego moins rondouillard que Chabrol, le personnage de Lavardin aura la permission de revenir une deuxième fois sous les sunlights, une exception dans la filmographie du cinéaste («Inspecteur Lavardin», 1986)…
de Claude Chabrol
France, 1984, 1h50
