Petite Nature

En 2014, Samuel Theis s’est fait remarquer avec son premier long-métrage, «Party Girl», récompensé de la Caméra d’or à Cannes. Tirée de la vraie vie de sa mère, entraîneuse dans un cabaret de Moselle, et interprétée par elle-même, cette fiction naturaliste brosse un portrait à la fois excentrique et rock’n’roll dans un milieu social sinistré. Avec «Petite Nature», le réalisateur issu de l’école des arts dramatiques de Lyon récidive de la plus belle des manières en s’inspirant cette fois de son enfance.

Johnny (Aliocha Reinert), un garçon de dix ans, habite un HLM en Lorraine avec sa mère adulescente. Lorsqu’il intègre la classe de Monsieur Adamski (Antoine Reinartz), un jeune prof qui le valorise et l’aide à s’ouvrir au monde, le gamin prend conscience de la possibilité d’un avenir et éprouve une forme d’amour naissant pour son enseignant… «Petite Nature» s’impose comme un récit d’apprentissage bouleversant, loin des clichés inhérents à ce genre de films. Grâce à son expérience et sa sensibilité, Samuel Theis va en effet bien au-delà du coming-of-age. En mariant à merveille la rigueur narrative à l’improvisation du jeu de son enfant-acteur, impressionnant de justesse, il livre un film détonant, qui d’une part dénonce la honte sociale, d’autre part exprime toute l’ambiguïté du désir naissant.

de Samuel Theis
France, 2021, 1h33