Auréolé au Festival de Cannes 2011 du Prix d’interprétation féminine décerné à Kirsten Dunst, «Melancholia» est une œuvre à la fois sombre et majestueuse qui remet l’homme à sa place. Après un prologue évoquant le ballet cosmique de «2001, l’odyssée de l’espace» de Kubrick, mais annonçant ici l’Apocalypse, le nouveau film de Lars von Trier revient sur terre pour nous montrer un mariage dans une grande bâtisse entourée de verdure. Claire (Charlotte Gainsbourg) offre ces noces somptueuses à sa sœur Justine (Kirsten Dunst). En écho à la réunion de famille «jaunasse» de l’inoubliable «Festen» de Thomas Vinterberg, la mère (Charlotte Rampling) porte un toast glacial devant un public figé, tandis que la fête tourne à la panique: si le mal qui ronge Justine provient sans doute des conventions sociales et des rituels familiaux, le calvaire de ses semblables est de voir s’approcher Melancholia, une immense étoile qui menace de percuter la Terre. Subtilement métaphorique, esthétiquement virtuose, le film exprime à travers la torpeur de ses personnages, notre désespoir espiègle face à d’inéluctables catastrophes. Dès lors que la fin du monde est proche, seuls les «mélancoliques» qui ont compris la petitesse du genre humain, tels von Trier et son héroïne, font œuvre d’art… Le DVD fort à propos à offrir avant fin 2012…
Potemkine films, Agnès b. DVD