Taeko vit avec son mari Jiro et son petit garçon Keita, issu d’une précédente relation, dans un immeuble situé en face de celui de ses beaux-parents, qui ne l’ont jamais véritablement acceptée. A la suite d’un drame, le père biologique de Keita refait surface, tout comme l’ancienne fiancée de Jiro… Chef de file d’une nouvelle génération de cinéastes japonais aux côtés de Ryūsuke Hamaguchi («Drive My Car»), Kōji Fukada est un réalisateur encore peu connu sous nos latitudes. Présenté en avant-première dans le cadre de la dernière édition du Festival du Sud, son onzième long-métrage, qui procède du mélodrame émancipateur et féministe, tient du chef-d’œuvre. Ne cessant de nous surprendre, «Love Life» nous entraîne dans l’engrenage émotionnel d’un travail de deuil restitué avec un sens de la mise en scène assez inouï, flanquée d’une économie de moyens décuplant encore sa force: un jeu qu’on laisse en l’état, une pièce désormais interdite, un simple reflet lumineux sur une vitre… Bref, du cinéma à l’état pur qui, in fine, répare l’âme.
de Kōji Fukada
Japon/France, 2022, 2h04