A voir lundi 4 avril 2016 à 22h40 sur Arte |
Maître du film policier et héritier de l’expressionnisme allemand, d’origine polonaise, Robert Siodmak a comme d’autres fui l’Allemagne pour la France, puis Hollywood, où il atteint des sommets en réalisant en 1946 le génial «Les Tueurs», un modèle du film noir et d’intrigue imbriquée en flashbacks. Siodmak impressionne alors par son talent à créer des ambiances hypnotiques oppressantes et devient célèbre à travers le monde, avant de revenir en Allemagne, où il signe «Die Ratten», Ours d’Or à Berlin en 1955, l’histoire d’une fille-mère recueillie par une femme stérile qui tente de lui arracher son enfant, adapté d’une célèbre pièce de théâtre signée Gerhardt Hauptmann.
A Berlin, tandis que son fiancé l’a quittée et qu’elle vient d’accoucher, Pauline (Maria Schell) accepte de donner son enfant à Anna (Heidemarie Hatheyer), contre la promesse qu’elle l’aide à passer dans la zone où elle pourra retrouver son fiancé. Comme Pauline ne peut se résoudre à abandonner son enfant, Anna décide de la faire tuer… S’abstenant de juger ses personnages, Siodmak scrute leurs sentiments de culpabilité et les fait évoluer dans une ambiance sombre, où le mensonge et la lâcheté renvoient le spectateur à sa propre ambiguïté d’être humain. Un excellent film noir sur la déliquescence des classes populaires, l’arrogance bourgeoise et la pyramide sociale.
Die Ratten
de Robert Siodmak
Allemagne de l’Ouest, 1955, 1h37