Les Poupées russes

A voir mercredi 22 juillet 2015 à 20h50 sur France 4 |

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En 1992, le cinéaste français Cédric Klapisch avait inauguré une carrière prometteuse avec «Riens du tout» qui misait tout sur un scénario polyphonique et un va-et-vient joliment orchestré en divers protagonistes officiant dans un grand magasin. Habile dans la veine chorale, il récidivait avec le très réussi «Péril jeune» (1994) et le désopilant «Un air de famille» (1996). En 2002, le cinéaste misait tout sur cette forme éclatée en initiant une trilogie «internationale» dans «L’Auberge espagnole». Naissait Xavier (Romain Duris), étudiant en sciences économiques encore mal dégrossi, parti à Barcelone pour terminer ses études dans le cadre du programme d’échanges européen Erasmus. Ne sachant où loger, il finissait par atterrir dans un appartement habité par sept étudiants de nationalités différentes – qui, on l’aura deviné, sera «l’auberge espagnole» promise par le titre du film. Xavier y rencontrait des amis fidèles qui l’accompagnent onze ans plus tard, dans le «Casse-tête chinois» (2013), troisième et ultime volet à venir.

Entre deux («Les Poupées russes», 2005), Xavier a atteint la trentaine et travaille comme nègre littéraire. Un peu malgré lui, il prend le temps de réfléchir à l’amour, d’essayer, de goûter, de tester toutes sortes d’aventures. Mais, en proie à un bovarysme du 21e siècle, Xavier trébuche sur l’insatisfaction, l’insatiabilité, et les tours que lui jouent ses élans romantiques. Neus, Celia, Kassia, Wendy… Kassia… Wendy? Oui, Wendy. Xavier retrouve la pétillante Anglaise de «L’Auberge espagnole» alors que le frère de celle-ci s’apprête à épouser une splendide jeune danseuse russe. Aurait-il enfin trouvé la figurine tant convoitée qui se cache à l’intérieur des poupées russes?

Si Klapisch s’intéresse essentiellement à ce personnage principal, il n’oublie pas ses copains d’étude et, comme dans le premier volet, tire matière à une poignée de mini-fictions qu’il entrelace avec un réel talent et une liberté de ton jubilatoire. Encore une fois, bien confortablement installés devant l’écran, nous assistons à des événements burlesques qui pourraient, chacun leur tour, faire office de courts-métrages. Résultat des courses: on ne boude jamais son plaisir.

de Cédric Klapisch
France, 2004, 2h05