A voir mercredi 17 mai 2017 à 23h15 sur RTS Deux |
Quand il se mêle de filmer «la Famille», Martin Scorsese, petit-fils d’immigrants siciliens élevé dans la «Little Italy» de New-York, parle d’expérience: adolescent, il glissa un brin sur la mauvaise pente, celle qui l’aurait conduit tout droit dans l’enfer du «milieu»; il résista à cet appel en se cramponnant à une vocation religieuse, avant d’exorciser ces deux pulsions en faisant du cinéma.
Dans nombre de ses films, Scorsese revient de manière indirecte sur ce fragment de son autobiographie; il accentue cette dimension en faisant souvent jouer des petits rôles à ses parents, au point que certains ont pu ironiser sur le «clan» Scorsese — à tort, car il s’agit surtout d’une forme d’auto-dérision.
Dans «Les Affranchis» (1990) qui constitue l’un de ses sommets, Scorsese décrit de l’intérieur les us et coutumes d’une communauté d’individus littéralement empoisonnés par les liens du sang. Sans jamais tomber dans le piège du pittoresque, de l’idéalisme, Scorsese retrace sur trois décennies l’ascension puis la déchéance de Henry Hill (Ray Liotta)… Quelle démonstration!
Goodfellas
de Martin Scorsese
Etats-Unis, 1990, 2h21
