A voir mercredi 29 février 2012 à 15h10 sur TSR2
La nature est parfois injuste. Alors que sur la banquise une ourse pleure son petit mort-né, non loin de là, une mère esquimaude met au monde un adorable bébé. Révolté, l’ours enlève le nouveau-né à ses parents humains pour l’apporter à sa compagne inconsolable. Malgré sa peau glabre, Titom sera élevé dans la plus parfaite tradition plantigrade… Au gré de multiples rebondissements, «L’enfant qui voulait être un ours» propose une réflexion sensible sur la notion d’identité à la portée des plus jeunes, en avançant cette belle idée fondamentale que la couleur de peau ou la longueur du poil importent guère… Quand on veut vraiment être un ours, hé bien, on le devient!
Pour ceux et celles qui connaissent un brin le cinéma d’animation, le nom de Jannik Hastrup n’est pas inconnu. En exercice depuis 1964, ce cinéaste d’animation danois est devenu l’un des fer de lance de l’«anime» européenne. Auteur d’une trentaine de films, il s’est surtout fait connaître avec «Hans Christian Andersen» (1998), biographie «cartoonesque» et très peu édifiante de l’auteur si malheureux de «La petite sirène». Adepte de la bonne vieille technique de l’animation image par image, assistée par ordinateur pour certains effets spéciaux, Hastrup voue un soin tout particulier à l’esthétique qu’il renouvelle à chaque film, en fonction du sujet.
Tirant parti des surfaces immaculées du Grand Nord, le cinéaste a privilégié le trait à la surface, tout en empruntant certains éléments des gravures «primitives» esquimaudes – c’est flagrant dans la scène de la rencontre avec l’Esprit de la montagne. En résulte un univers plastique d’une rare cohérence où la plaisante musique composée par Bruno Coulet n’a aucune peine à se fondre.
Drengen der Ville Vaere Bjorn
de Jannick Astrup
France / Danemark, 2001, 1h18