A voir mercredi 14 septembre 2016 à 13h35 sur Arte |
Disparu en 2008, Sidney Pollack a été l’un des cinéastes emblématiques des années 1970, un âge d’or pour moult jeunes auteurs qui profitèrent de l’état temporairement chancelant d’Hollywood pour imposer leurs visions critiques et désenchantées des grands mythes étasuniens. Avec les Scorsese, Altman, Spielberg, Coppola et autre Lucas, Pollack a signé plusieurs films-clefs de cette période bénie. Nous songeons plus particulièrement à «On achève bien les chevaux» (1969), «Jeremiah Johnson» (1973), «Nos plus belles années» (idem), «Bobby Deerfield» (1997), «Tootsie» (1982), ou encore «Out Of Africa» (1985) qui lui rapporta, enfin, un Oscar.
Sonny Steele est un ancien champion de rodéo, qui boucle désormais ses fins de mois en posant pour une marque de céréales. Dévasté par cette vie insignifiante, il boit de plus en plus, jusqu’au jour où il découvre que son cheval a été drogué pour les besoins d’un show haut en couleur. Il n’en fallait pas plus pour qu’il jette l’éponge et parte dans le désert avec son vieux compagnon…
S’il n’est certainement pas la plus grande réussite de son auteur, «Le Cavalier électrique» reprend le thème récurrent chez Pollack de la lutte de l’individu contre la collectivité. Ainsi, en opposant l’Amérique contemporaine, celle de Las Vegas alors en plein boum technologique, à une Amérique naturelle, dont les espaces n’ont pas encore été repensés par l’homme, il métaphorise les tensions qui déchirent un personnage incapable d’évoluer avec son temps. Un portrait désabusé du monde moderne en chemise de satin et pattes d’éléphant.
The Electric Horseman
de Sydney Pollack
Etats-Unis, 1979, 2h02