A voir lundi 12 octobre 2015 à 0h55 sur France 2 |
Adapté de Georges Simenon, «L’Aîné des Ferchaux» est le premier film en couleur de Jean-Pierre Melville. Il met en scène les rapports ambigus, entre loyauté et trahison, de deux hommes en fuite, dont l’amitié naissante a un peu le goût de dernière auberge. Jean-Pierre Belmondo, qui célèbre sa troisième collaboration avec Melville après «Léon Morin, prêtre» et «Le Doulos», campe Michel Maudet, un boxeur à la carrière avortée.
Il est engagé comme garde du corps et chauffeur par Dieudonné Ferchaux (Charles Vanel) un vieux banquier rattrapé par son passé. Contraint de quitter la France pour se soustraire à la justice, Ferchaux décide de partir pour l’Amérique et s’adjoint la compagnie de son nouvel employé, prêt à tout plaquer. Entre ces deux hommes qu’a priori tout oppose, une proximité s’installe au cours du périple, proximité dans laquelle la mallette remplie de coupures de banques qui les sépare n’est pas en reste…
Un film à la tonalité très américaine, non seulement par ses décors – New-York et la Nouvelle-Orléans – mais également par sa volonté de cerner la sensibilité humaine derrière les mesquines aspirations à la gloire et à la richesse. Précédant «L’Armée des ombres» ou «Le Cercle rouge» qui feront la réputation de Melville, «L’Aîné des Ferchaux» divise la critique. Si les uns estiment qu’il s’agit d’un simple divertissement populaire à la thématique éculée, «Le Monde» en revanche estime que le cinéaste y fait preuve d’un style «libre, à la fois chaotique et tonifiant». Rien de bien décourageant, au contraire!
de Jean-Pierre Melville
France, 1963, 1h45