A voir jeudi 24 août 2017 à 13h35 sur Arte |
Après quinze ans de silence, David Lean (1908-1991) renoue avec le cinéma pour tourner en 1984 ce qui sera son ultime contribution au septième art. De façon étourdissante, il y fusionne les deux tendances qui caractérisent toute son œuvre, en alliant le souffle de l’épopée («Le Pont de la Rivière Kwaï», «Docteur Jivago», «Lawrence d’Arabie») et l’intimisme empreint d’un lyrisme discret («Brève rencontre», «Les Amants passionnés», «La Fille de Ryan»).
Adaptant lui-même un roman de E. M. Forster (1879-1970), le réalisateur des «Grandes Espérances» met en scène dans les Indes des années 1920 le viol fantasmé d’une Anglaise par un médecin indien… Charmante et peu expérimentée, Adela Quested (Judy Davis) rallie par bateau l’Inde où elle doit rejoindre son fiancé Ronnie. Arrivée à Chandrapore, Adela tombe aussitôt sous la fascination d’un pays qui la trouble au plus profond. Elle est aussi très choquée du mépris témoigné aux «autochtones» par le colonisateur anglais.
La jeune femme se lie d’amitié avec le Docteur Aziz, un homme dont le savoir-vivre et la culture l’impressionnent. Ce dernier l’emmène visiter les mystérieuses grottes de Maraba. La visite prend un tour dramatique lorsqu’Adela ressort de l’une des grottes en courant, morte de peur et couverte de sang et d’égratignures. Plus tard, elle accuse le Docteur Aziz de viol…
Pour son quinzième et dernier long-métrage, Lean décrit admirablement le choc des cultures, dont il révèle les répercussions avec ironie. Sa restitution subtile de la psychologie de sa fragile héroïne et sa manière audacieuse d’imbriquer la petite dans la grande histoire font de «La Route des Indes» un grand classique que l’on ne se lasse pas de revoir!
A Passage to India
de David Lean
Etats-Unis / Grande-Bretagne, 1984, 2h44
