La Nuit du 12

Révélé en 2000 grâce au très grinçant «Harry, un ami qui vous veut du bien», le réalisateur français Dominik Moll n’a pas son pareil pour créer le malaise et dire toute l’ironie de l’existence dans des thrillers teintés de fantastique. Après «Seules les bêtes», un chassé-croisé d’âmes esseulées dans la neige des Grands Causses, le voici de retour avec «La Nuit du 12», un polar au réalisme documentaire. En s’inspirant d’un livre de Pauline Guéna intitulé «18.3 – Une année à la PJ», Dominik Moll raconte le quotidien des enquêteurs de la criminelle lorsqu’ils sont confrontés à des affaires insolubles. Son film nous plonge dans l’une d’entre elle…

Après l’assassinat d’une femme dans une ville de montagne, Yohan (Bastien Bouillon) est dépêché sur place avec le dénommé Marceau (Bouli Lanners), que les traumatismes du métier ont rendu haineux. Les flics rencontrent les proches de la victime, conduisent une enquête de voisinage et relèvent tout ce qui pourrait constituer un indice. Hélas, l’identité du meurtrier reste un mystère. Une seule chose est certaine, le crime a eu lieu la nuit du 12. Porté par des acteurs remarquables, une mise en scène épurée et une photographie lumineuse qui contraste avec les souffrances et obsessions intérieures des personnages, «La Nuit du 12» rend hommage au travail méticuleux des policiers confrontés à des crimes irrésolus et pointe, à travers ce groupe de policiers exclusivement masculins, le cynisme des hommes vis-à-vis des femmes.

de Dominik Moll
France, 2022, 1h54