A voir vendredi 14 novembre 2014 à 0h50 sur RTS Un |
En 2003, le réalisateur français Alexandre Aja faisait grand bruit en France en sortant «Haute Tension», un huis clos horrifique au titre particulièrement bien choisi. Dès lors, le désormais prodige de l’horreur à la française s’est expatrié à la Mecque du cinéma, j’ai nommé Hollywood, afin de poursuivre une œuvre prometteuse («Mirrors», 2008), bien qu’inégale («Horns», 2013), dans laquelle il n’hésite pas à revisiter les grands classiques du cinéma d’horreur. Parmi eux, le bêtement jouissif «Piranha 3D» (2010), l’excellent et très régressif «Maniac» (2013) et enfin, «La Colline a des yeux», remake du film homonyme qui a fait connaître, en 1977, le grand Wes Craven, d’ailleurs producteur de cette version-ci.
Les essais nucléaires effectués depuis 1945 au Nouveau-Mexique ont engendré de nombreuses mutations sur la population à des milliers de kilomètres à la ronde. En 2005, sillonnant les Etats-Unis à bord d’une caravane, une famille est brusquement arrêtée au beau milieu du désert. Mais tout porte à croire que ce malheureux incident ne soit pas dû au hasard…
L’histoire de «La Colline a des yeux» pourrait se résumer par son seul slogan: «Les plus chanceux meurent en premier». Plongés dans un environnement aride, peuplé de créatures difformes et déshumanisées, les personnages sont aspirés dans une spirale gore et implacable qui ne leur laisse aucune chance de survie. Comme dans tout slasher qui se respecte, le sort qui leur est réservé étant connu dès le départ, le spectateur prend un plaisir malsain à attendre que l’épée de Damoclès qui les menace s’abatte enfin sur eux. Et à Aja de combler entièrement ces attentes en livrant un hommage complet au genre, avec le lot de sauvagerie que sa démarche implique.
The Hills Have Eyes
de Alexandre Aja
France / Etats-Unis, 2006, 1h43